1. La catéchèse est une méthode d’enseignement.

La catéchèse est un genre d’enseignement religieux généralement prodigué à l’oral. Elle prend appui sur un livre ou sur un document écrit que l’on appelle un catéchisme et qui résume les grands principes d’une doctrine religieuse, le plus souvent sous la forme de questions et de réponses.

2. Le vocabulaire de la catéchèse est souvent mal utilisé.

Il faut savoir que le terme «catéchisme» désigne le contenu de l’enseignement procuré. On appelle le «catéchiste» celui qui instruit l’élève, lui-même désigné par le terme de «catéchumène» (du grec, «celui que l’on enseigne»). Le mot «catéchèse» renvoie à l’enseignement du catéchisme, c’est-à-dire à l’action de «catéchiser».

3. La catéchèse est une pratique biblique.

Les termes que nous avons évoqués dans le point précédent dérivent du grec katecheo («enseigner oralement, instruire»). C’est un mot que nous retrouvons notamment dans Luc 1:4 et 1 Corinthiens 14:19. Paul l’emploie aussi en Galates 6:6, lorsqu’il dit ceci: «Que celui à qui l’on enseigne la parole donne une part de tous ses biens à celui qui l’enseigne». De même, Paul nous apprend en Actes 18:24-25 qu’Apollos était «un homme éloquent et versé dans les Écritures. Il était instruit quant à la voie du Seigneur».

4. La catéchèse est une pratique historique.

Les nombreuses traditions et dénominations de l’histoire de l’Église ont presque toutes pratiqué la catéchèse sous l’une ou l’autre forme pour instruire dans la foi enfants et adultes, que ce soient les luthériens (avec le Petit Catéchisme de Luther), les presbytériens (Petit Catéchisme de Westminster), les baptistes (Catéchisme de Keach), les catholiques (Catéchisme de l’Église catholique) ou encore les anglicans (catéchisme du Livre de la prière commune).

5. La plupart des catéchismes contiennent ces quatre éléments:

Bien que le contenu doctrinal de la catéchèse ait beaucoup évolué entre les débuts de l’Église et notre époque, les éléments suivants semblent avoir toujours fait partie intégrante de la plupart des catéchismes: le Symbole des apôtres, la prière du Seigneur, les dix commandements et les différents enseignements relatifs aux sacrements et aux ordonnances comme la Cène ou le baptême.

6. Les réformateurs étaient persuadés d’avoir rétabli la «véritable» catéchèse.

Après la Réforme, de nombreux membres du clergé protestant ont eu la conviction que l’enseignement prodigué par leurs prédécesseurs de l’époque médiévale n’avait plus grand-chose à voir avec de la catéchèse. Dans l’introduction à son propre catéchisme, Jean Calvin écrit que le diable, ayant fait disparaître la catéchèse, «n’a laissé que je ne sais quelles reliques, qui ne peuvent sinon engendrer superstition, sans aucunement édifier». Dans la même veine, Martin Luther déclare: «Par la grâce de Dieu, j’y ai apporté de tels changements qu’aujourd’hui une jeune fille ou un garçon de quinze ans connaît mieux la doctrine chrétienne que tous les théologiens des grandes universités de l’époque. En effet, nous utilisons à nouveau le catéchisme: j’entends par-là la prière du Seigneur, le Symbole des apôtres, les dix commandements […]».

7. C’est à Luther que l’on attribue la tradition des questions-réponses.

La plupart des catéchismes sont destinés à être mémorisés. Cependant, tous ne se présentent pas sous l’aspect de questions et de réponses. Désireux de s’assurer que les chrétiens comprenaient bien ce qu’ils mémorisaient, Luther intégra à son Petit catéchisme de 1529 la question «Quel est le sens de cela?», pour laquelle il élabora lui-même les différentes réponses. Bien qu’il ne l’ait pas inventé, Luther a donc fortement participé à rendre populaire le format des questions-réponses dans la catéchèse protestante.

8. Sans les catéchismes, la Réforme n’aurait pas été la même.

Pendant la Réforme, l’essor de l’imprimerie a certes permis au peuple de se procurer la Bible dans sa propre langue, mais il a aussi grandement contribué à diffuser des ouvrages catéchitiques protestants. L’Anglais John Tillotson, Archevêque de Cantorbéry de 1691 à 1694, écrit que «les catéchismes, et l’histoire des martyrs, ont été les deux grands piliers de la religion protestante». Quant à l’Église catholique, elle déclare lors du Concile de Trente que les catéchismes des Protestants ont causé beaucoup d’«ennuis».

9. La catéchèse prépare le terrain de la prédication.

Selon le pasteur Kenneth Brownell, les catéchismes ont joué un rôle majeur après la Réforme parce qu’ils «ont fourni à beaucoup les connaissances doctrinales élémentaires dont ils avaient besoin pour comprendre l’Évangile annoncé par les prédicateurs». Ian Green remarque d’ailleurs que de nombreux catéchistes de l’époque «avaient observé que la capacité de leur congrégation de comprendre les sermons étaient intimement liée à une pratique rigoureuse de la catéchèse».

10. La catéchèse est une manière de faire des disciples.

Dans son catéchisme baptiste, John Piper explique que la pratique de la catéchèse est très importante pour cinq raisons:

  • La Bible nous exhorte à demeurer «fondés et inébranlables dans la foi» (Colossiens 1:23).
  • Elle nous encourage à parvenir «à l’unité de […] la connaissance du Fils de Dieu […]. Ainsi, nous ne serons plus de petits enfants, ballottés et emportés par tout vent de doctrine» (Éphésiens 4:13-14).
  • Beaucoup cherchent à nous entraîner dans l’erreur (1 Jean 2:26).
  • Certains points de doctrine sont difficiles à comprendre, et «les personnes ignorantes et mal affermies en tordent le sens […] pour leur propre ruine» (2 Pierre 3:16).
  • Des responsables d’Églises doivent être formés et être capables «à la fois d’encourager les autres par la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs» (Tite 1:9).

Article d’abord paru en Anglais sur Crossway et traduit avec leur aimable autorisation. 

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