Le réveil sonne. Raphaël essaye de l’ignorer. Mais pas moyen! C’est l’heure de se lever. Allongé sur son lit, il se sent accablé. Mardi matin... Encore quatre jours avant le week-end. Sa femme est déjà debout. Il l’entend chanter dans la cuisine en préparant le café. Décidément, elle est vraiment du matin. Raphaël se retourne et ferme les yeux. Son travail est ennuyeux et son patron pénible. Il est constamment obsédé par les objectifs, comme si quelqu’un se souciait vraiment du nombre de contrats qu’ils peuvent décrocher! Tout va bien pour sa femme: elle aime son travail, elle. Mais lui, quelle raison a-t-il de sortir du lit?
L'enseignement biblique
Lisez Colossiens 3.22 à 4.1
Quelles sont les actions et les attitudes que Paul attend de la part des employés?
Quelle motivation leur donne-t-il?
Quelles sont les actions et les attitudes que Paul attend de la part des managers et des chefs d’entreprise?
Les employés sont appelés à travailler comme si Jésus était leur patron. Qu’en est-il des managers et des chefs d’entreprise?
Approfondir
Comment décririez-vous votre patron? Avez-vous l'impression qu’il ou elle se comporte comme un tyran? Ou peut-être vous laisse-t-il vous débrouiller tout seul la plupart du temps? Peut-être est-il, au contraire, très encourageant?
Peut-être que vous êtes votre propre patron. Mais la question reste valable: «Comment vous décririez-vous, en tant que patron?» Si votre moteur est le désir de réussir, il se peut que vous soyez un patron tyrannique envers vous-même (et peut-être également envers vos employés).
L’attitude de notre patron peut avoir une grande influence sur la façon dont nous considérons notre travail.
Quand Paul écrit aux Thessaloniciens, il leur dit de s’éloigner des chrétiens fainéants. Il leur rappelle l’exemple qu’il leur a laissé lors de son séjour parmi eux:
Vous savez bien vous-mêmes ce qu’il faut faire pour suivre notre exemple: nous n’avons pas eu une vie déréglée au milieu de vous. Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne. Mais, de nuit comme de jour, nous avons travaillé, dans la fatigue et la peine, pour n’être à charge à aucun d’entre vous. Pourtant, ce n’est pas que nous n’en aurions pas eu le droit, mais nous avons voulu vous laisser un exemple à imiter.
2 Thessaloniciens 3.7-9
Paul aurait pu percevoir un soutien financier de leur part pour son ministère. Mais il a choisi de travailler de nuit comme de jour parce qu’il voulait les encourager à travailler dur et à ne pas être une charge pour les autres (voir aussi Actes 20.33-35).
Le travail et la grâce de Dieu
Les chrétiens doivent retrouver la volonté de travailler dur, mais pas en vue de gagner l’approbation de Dieu. Dieu nous accorde son approbation comme un cadeau, cela ne vient pas de nous ou de notre dur labeur.
Dans le monde d’aujourd’hui, tout semble fonctionner selon l’équation suivante: activité (ce que nous faisons) -> identité (qui nous sommes)
Autrement dit, ce que je suis dépend de ce que je fais. Je suis un homme d’affaires accompli si je réussis dans les affaires. Je suis une bonne mère si j’ai des enfants charmants. Je suis un professionnel si j’acquiers les qualifications nécessaires. Je suis un bon travailleur si je travaille dur. Mais la grâce de Dieu renverse complètement cette façon de penser.
Car c’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu; ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc de raison de se vanter. Ce que nous sommes, nous le devons à Dieu; car par notre union avec Jésus-Christ, Dieu nous a créés pour une vie riche d’œuvres bonnes qu’il a préparées à l’avance afin que nous les accomplissions. Éphésiens 2.8-10
Si mon identité découle de mon activité, je ne peux être sauvé que si j’accomplis de bonnes œuvres. Pourtant, ce ne sont pas mes œuvres qui me définissent, mais l’œuvre de Dieu. Nous sommes l’ouvrage de Dieu. C’est l’œuvre de Jésus à la croix qui me sauve et qui fait de moi une personne rachetée et approuvée de Dieu.
La grâce de Dieu renverse la logique du monde. Elle remplace l’équation: activité (ce que nous faisons) identité (qui nous sommes), par celle-ci: identité (qui je suis) activité (ce que je fais)
Par Christ, Dieu fait de moi quelqu’un de bien, c’est-à-dire une personne déclarée juste. En Christ, je suis quelqu’un qui fait de bonnes œuvres. Mes œuvres bonnes ne font pas de moi ce que je suis. Au contraire, elles sont l’expression naturelle de ce que je suis grâce à l’œuvre de Dieu.
Il est impossible de transformer un arbre quelconque en pommier, simplement en accrochant des pommes à ses branches. Mais s’il s’agit d’un véritable pommier, alors, il produira naturellement des pommes: c’est une certitude, car c’est ce que font les pommiers! De même, vous ne pouvez pas vous transformer en quelqu’un de bien simplement en accrochant quelques bonnes œuvres aux branches de votre vie. Mais si vous êtes quelqu’un de bien, vous allez naturellement produire des œuvres bonnes: c’est une certitude, car c’est là ce que font les gens bien.
Quel est le résultat de l’œuvre de Christ pour nous et de l’œuvre du Saint-Esprit en nous? « Dieu nous a créés pour une vie riche d’œuvres bonnes qu’il a préparées à l’avance afin que nous les accomplissions.» Ainsi, dans notre travail (comme dans le reste de notre vie), nous accomplirons de bonnes œuvres.
Le travail et la gloire de Dieu
Mais d’où provient ce goût pour le travail réalisé avec zèle? Il tire son origine de cette redécouverte: le travail peut être accompli pour la gloire de Dieu.
Esclaves, obéissez en tous points à vos maîtres terrestres, et pas seulement quand on vous surveille, comme s’il s’agissait de plaire à des hommes, mais de bon gré, dans la crainte du Seigneur. Quel que soit votre travail, faites-le de tout votre cœur, et cela comme pour le Seigneur et non pour des hommes. Car vous savez que vous recevrez du Seigneur, comme récompense, l’héritage qu’il réserve au peuple de Dieu. Le Maître que vous servez, c’est Christ. Colossiens 3.22-24
Nous travaillons « de bon gré, dans la crainte du Seigneur ». Nous travaillons «comme pour le Seigneur». Nous attendons de lui « une récompense ». Le maître que nous servons, c’est Christ. Les employés doivent travailler comme si Jésus était leur patron. Mais il en est de même pour les patrons: « Maîtres, traitez vos serviteurs avec justice et d’une manière équitable, car vous savez que vous avez, vous aussi, un Maître dans le ciel » (Colossiens 4.1). Paul ne se contente pas de dire que nous pouvons prendre plaisir à notre travail. Nous pouvons aussi nous réjouir de ce que Dieu prend plaisir à notre travail.
« Pourquoi n’êtes-vous pas en train de travailler? » demande un chef à l’un de ses employés. « Je ne vous ai pas vu arriver! » Comme il est facile de travailler dur ou de bien respecter les procédures quand le patron peut nous voir, puis de se laisser aller quand il n’est pas là! En réalité, nous devons travailler comme si Jésus était notre patron: son regard est constamment sur nous. Même quand personne ne remarque ce que nous faisons, nous pouvons nous réjouir, sachant que nous faisons plaisir à Dieu.
Réfléchir
En quoi le fait de travailler comme si Jésus était le patron change-t-il la façon dont nous abordons le travail?
Faites une liste des qualités qui font de quelqu’un un bon employé. Faites une liste des qualités qui font de quelqu’un un bon manager. Combien de ces qualités sont des vertus chrétiennes?
Les chrétiens sont-ils de meilleurs employés que les non-croyants? Cela devrait-il être le cas? Cela est-il, au contraire, lié à l’ensemble des aptitudes et des attitudes requises pour un emploi donné?
Les chrétiens sont-ils de meilleurs managers? Cela devrait-il être le cas?
Extrait du guide pratique Le travail centré sur l’Évangile de Tim Chester.