Lorsque Paul décrit ce que signifie, concrètement, «revêtir l’homme nouveau» (Éph. 4.24), la générosité fait partie des manifestations de cette vie nouvelle. «Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais qu’il prenne plutôt de la peine à travailler honnêtement de ses mains, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éph. 4.28).

La générosité est décrite ici comme la conséquence naturelle, d’un point de vue chrétien, d’une vie où chacun gagne son argent de manière responsable (cf. 2 Thes. 3.12). Dans la même veine, Paul recommande aux riches du présent siècle, d’être «riches en œuvres bonnes» et d’avoir «de la libéralité, de la générosité», en reconnaissant que Dieu nous donne tout avec abondance pour que nous en jouissions» (1 Tim. 6.17-18). L’image véhiculée par cette recommandation est celle d’une manière de posséder qui allie la reconnaissance à Dieu et l’ouverture sur autrui. La générosité est l’une des manifestations concrètes de l’amour, marque par excellence de la vie chrétienne pour l’apôtre Jean: «Si quelqu’un possède les biens du monde, qu’il voit son frère dans le besoin et qu’il lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui?»

«Mes enfants, n’aimons pas en parole ni avec la langue, mais en action et en vérité» (1 Jean 3: 17-18). Jacques, pour sa part, montre qu’une foi vivante passe par le soutien fraternel actif: «Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise: Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous! sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi: si elle n’a pas d’œuvres, elle est morte en elle-même» (Jac. 2.15-17).

L’épître aux Hébreux décrit la bienfaisance et la libéralité comme des sacrifices auxquels Dieu prend plaisir, en complément du sacrifice de louange que sont des lèvres qui confessent son nom (Héb. 13.15-16): la générosité participe au culte que l’on rend à Dieu. Dans tous ces cas, la générosité ne se réduit pas à une aide strictement financière: elle peut aussi prendre la forme d’un service, d’un soutien ou d’un don matériel. La générosité se trouve aussi dans la liste des charismes que Dieu accorde à son peuple, au côté de la prophétie, de l’enseignement, de l’exhortation (Rom. 12.8).

Paul mentionne le charisme de «celui qui donne», ou, plus précisément, qui «partage avec d’autres» ce qu’il possède (pour le verbe, cf. Luc 3.11; Rom. 1.1; Éph. 4.28).

La brièveté de la référence ne permet pas de préciser tous les contours de ce charisme, mais Paul vise probablement des personnes qui possèdent en suffisance, ou qui choisissent un mode de vie simple, pour pouvoir faire de la générosité financière leur participation spécifique au «corps du Christ» dont ils sont «membres» (Rom. 12.5).

Paul les encourage à la «simplicité» (Rom. 12.8), c’est-à-dire à mettre en œuvre ce ministère en le considérant comme une grâce, et sans en chercher un avantage ou un pouvoir en retour. Ce don participe comme les autres charismes, et avec eux, à l’avancement du royaume de Dieu. C’est une bénédiction pour l’Église d’avoir en son sein des personnes qui l’exercent et permettent ainsi de pourvoir à de nombreux besoins et ministères.

Extrait du livre Une Approche biblique de la générosité

Une approche biblique de la générosité

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