John Piper a décidé de nous surprendre dans l’introduction de son grand livre sur la mission, Que les nations se réjouissent! Après avoir parlé des réalités contemporaines du christianisme dans le monde, il lance un appel aux prédicateurs de l’Évangile de la prospérité. Un appel osé, vibrant et sincère. Un appel en douze volets dont voici des extraits.

1. Ne prêchez pas un Évangile qui place des obstacles inutiles sur le chemin qui mène au ciel

Nous sommes incapables de cesser d’attacher plus de valeur à l’argent qu’au Christ. Mais Dieu peut produire ce changement en nous. Voilà une bonne nouvelle. Et qui devrait faire partie du message que proclament les prédicateurs de l’Évangile de la prospérité, avant d’inciter par leurs discours à chercher à ressembler davantage à un chameau. Pourquoi vouloir prêcher un Évangile qui encourage les gens à désirer la richesse et les confirme ainsi dans leur inaptitude naturelle pour le royaume de Dieu?

2. Ne prêchez pas un Évangile qui suscite des désirs suicidaires

L’apôtre Paul a mis en garde contre le désir d’être riche (1 Tim. 6: 9-10). Par voie de conséquence, il a mis en garde contre les prédicateurs qui attisent le désir d’être riche au lieu d’aider les gens à s’en débarrasser. Nous courons en permanence le risque de nous attacher aux richesses plus qu’à Christ (Col. 3: 2) et de placer notre espérance en elles plus qu’en Christ (1 Tim. 6: 17). Ce désir d’être riche est tellement fort et suicidaire que Paul emploie les termes les plus percutants qui soient pour nous mettre en garde. J’appelle les prédicateurs de l’Évangile de la prospérité à faire de même.

3. Ne prêchez pas un Évangile qui incite à s’exposer aux mites et à la rouille

Jésus nous met en garde contre toute velléité de nous amasser des trésors sur la terre. Autrement dit, il nous exhorte à donner plutôt qu’à garder  (Matt. 6: 19-20). Étant donné la tendance innée à la cupidité que nous avons tous, Jésus estime nécessaire de nous mettre en garde. On a l’impression d’être gagnant, mais au final on n’est que perdant (« les mites et la rouille détruisent » et « les voleurs percent les murs pour voler »). J’appelle les prédicateurs de l’Évangile de la prospérité à vraiment faire écho aux mises en garde de Jésus.

4. Ne prêchez pas un Évangile qui fait de l’ardeur au travail un moyen de s’enrichir

Nous ne travaillons pas dans le but de nous enrichir. Paul a écrit que nous ne devions pas voler, mais plutôt nous donner la peine de travailler de nos propres mains. Cependant, le but principal n’était pas simplement d’accumuler ni même de posséder; le but était d’« avoir afin de pouvoir donner » (Éph. 4: 28). Paul dirait: plafonnez vos dépenses et donnez le reste.

Pourquoi ne pas encourager à garder un mode de vie plus simple et à se montrer encore plus généreux? Cela n’ajouterait-il pas à la générosité un témoignage fort que c’est le Christ, et non les biens matériels, qui est leur trésor?

5. Ne prêchez pas un Évangile qui diminue la foi dans les promesses de Dieu et la gloire de son secours

Si, selon Hébreux, nous devons nous contenter de ce que nous avons, c’est parce que l’inverse sous-entend une foi moins grande dans les promesses de Dieu (Héb. 13: 5-6; Matt. 6: 32). La frontière entre « Dieu, viens à mon secours » et « Dieu, rends-moi riche » est bien réelle, et l’auteur de l’épître aux Hébreux ne veut pas que nous la franchissions. Aussi les prédicateurs feraient-ils mieux d’aider leurs paroissiens à se souvenir de cette frontière et à en tenir compte, plutôt que de s’exprimer comme si elle n’existait pas.

6. Ne prêchez pas un Évangile qui conduit les gens à se laisser étouffer jusqu’à en mourir

Jésus nous met en garde en expliquant que la parole de Dieu, l’Évangile, censée donner la vie, peut être étouffée par les richesses au point de finir par mourir (Luc 8: 14). Pourquoi inciter à rechercher précisément ce que Jésus présente comme pouvant rendre stérile?


Ces six appels vous ont-ils intéressés? Vous en trouverez la suite ici. Que pensez-vous des arguments de John Piper?