Si la prière est une communion avec Dieu, alors elle peut prendre de nombreuses formes. Nous avons toutes sortes de conversations avec nos amis et avec les membres de notre famille. Nous leur écrivons des textes, leur envoyons des courriels ou discutons avec eux de façon décousue jusque tard dans la soirée. Nous n’avons pas besoin de faire « entrer » Dieu dans notre vie de tous les jours et encore moins de considérer notre vie de prière comme une chose différente du reste de notre vie.
En fait, le danger surgit au moment précis où nous commençons à considérer la prière comme une chose séparée de la vie. Non, pour le Fils tout découle de sa communion avec le Père. Il devrait en aller de même pour nous. Lorsque nous avons conscience que chaque jour qui passe est la propriété exclusive de Dieu et que nous sommes en communion avec lui en permanence, alors la prière s’intègre plus naturellement au déroulement de notre journée. Nous finissons ainsi par fonctionner de manière plus intuitive dans notre quotidien. Nous prions plus et nous ne ressentons plus le besoin d’être hyperspirituel et concentré du début à la fin de notre prière. Je n’arrive pas à isoler un moment où je fais une distinction entre la prière et le travail. Très souvent, je fais les deux à la fois. Je prie pour être plus sage et plus avisé et le Seigneur me répond immédiatement. Presque tous les jours, il m’arrive de devoir noter quelque chose sur papier ou donner suite à ce qui m’a été communiqué par le Seigneur avant de reprendre ma prière, même si j’avais décidé au départ que je ne ferais rien d’autre. Nous communions avec Dieu à tout moment. Cela dit, cette relation entre notre Créateur et nous ne peut se développer que si, d’un commun accord, nous décidons de prendre des moments dans la journée où il ne sera question que de nous deux.
Voici donc une approche qui, je l’espère, au regard de tout ce que nous avons vu, améliorera ces moments de calme propices à la prière. Lorsque, par défaut, nous considérons la prière comme une activité abstraite, une « chose à faire », nous avons tendance à nous concentrer sur la prière comme on se concentre sur une activité ‒ ce qui la rend ennuyeuse. Au lieu de cela, concentrez-vous sur celui qui est l’objet de vos prières. Vous devez vous rappeler l’identité de celui devant qui vous vous présentez. C’est un excellent moyen de lutter contre la distraction et de changer votre prière. C’est exactement ce qui se passe dans les Psaumes: les auteurs de ces derniers interrompent constamment leurs prières pour parler de la fidélité et de la bienveillance du Seigneur. Nous devrions faire de même, et nous concentrer avec persévérance sur sa personne afin que nos prières deviennent plus ferventes et plus cordiales.
Cet article est un extrait du nouveau livre de Michael Reeves, Retrouver la joie de prier