Cet article est un extrait du livre Grâce infinie de Bryan Chapell.

Beaucoup d’entre nous devons modifier la représentation que nous nous faisons de l’utilité des disciplines chrétiennes (la prière, la lecture de la Bible et tout ce qui a trait aux sacrements chrétiens et à la communion fraternelle). Pour beaucoup trop d’entre nous, il s’agit d’une sorte de troc spirituel: nous échangeons notre devoir et notre zèle contre la faveur et le secours de Dieu. Nous réunissons effort et discipline afin d’obtenir de sa part faveurs et bénédictions: nos efforts en contrepartie de son réconfort.

Cette utilisation des différentes disciplines est clairement contraire aux Écritures. Le problème ne vient pas des disciplines elles-mêmes, mais de la mauvaise utilisation que nous en faisons. Nous oublions un principe biblique élémentaire : faire de bonnes choses pour de mauvaises raisons c’est mal.

Dans l’Ancien Testament, le peuple de Dieu a parfois offert des sacrifices à Dieu pour l’apaiser, tout en ignorant ses commandements et la souffrance de ceux qui étaient dans le besoin. Les sacrifices offerts à l’Éternel étaient une bonne chose en soi. En fait, Dieu les avait ordonnés comme preuve d’adoration envers lui. Mais quand les sacrifices étaient utilisés pour le soudoyer, Dieu a dit que la fumée des offrandes était une horreur à ses narines (Ésaïe 1 : 11-14 ; Amos 5 : 21).

Si nous lisons nos Bibles pour que Dieu ne se fâche pas contre nous, ou pour qu’il soit gentil avec nous, alors nous essayons implicitement d’acheter sa bonté en essayant d’être bons nous-mêmes. Certains disent même (sans réaliser à quel point c’est révélateur) : « Je savais que j’allais passer une mauvaise journée : je n’ai pas passé suffisamment de temps avec Dieu ce matin ».

Ah oui? Et combien de temps aurait été suffisant, au juste? Nous pouvons parfois user des disciplines chrétiennes comme d’un moyen d’insérer les pauvres centimes de notre foi dans les distributeurs automatiques des cieux… Mais cette façon de penser s’effondre quand nous nous souvenons que nos meilleures œuvres ne sont que des vêtements souillés à ses yeux (Ésaïe 64 : 5). Nous ne pourrons jamais glisser quelques dessous de table dans la main de Dieu afin qu’il nous bénisse !

Nos disciplines ne nous rendent pas acceptables devant Dieu sous prétexte que nous les exerçons suffisamment longtemps, suffisamment profondément, ou suffisamment régulièrement. «Suffisamment» n’est pas une mesure utilisée par le Dieu infiniment saint.

Les disciplines fonctionnent dans la vie chrétienne… seulement quand nous les traitons comme une nourriture, plutôt qu’une monnaie d’échange. Nous ne pouvons jamais les utiliser comme objet de troc afin d’obtenir la grâce de Dieu. Elles sont au contraire une manne divine, une nourriture nécessaire à la croissance de notre amour pour Christ. Nous croissons dans la connaissance de son amour alors que nous :

  • Lisons la Bible et méditons sur cette abondance de grâce offerte dans l’ensemble des Écritures ;
  • Sommes en communion avec le Christ dans la prière ;
  • Pratiquons la communion fraternelle et vivons les nombreuses dimensions de la miséricorde qu’il montre envers son peuple.

En conséquence, notre amour pour lui grandit et repousse les amours de moindre importance qui nous attirent tant et nous détruisent. 


Quand les disciplines nourrissent notre amour pour Christ (le plus puissant moteur de changement sain et durable), alors elles remplissent leur rôle. Elles servent les plans de Dieu. Nous pourrions les comparer à l’oxygène dont un coureur de marathon a besoin pour réussir à parcourir les derniers kilomètres. Du cran, de la détermination et de volonté sont également nécessaires, mais ils s’avéreront inutiles s’il n’y a pas d’oxygène pour nourrir l’effort. 
Pour prendre l’oxygène dont ils ont besoin, les coureurs ouvrent la bouche. Ils ne l’ouvrent pas tout grand en attendant que l’effort fabrique de l’oxygène. Aucun effort du coureur ne pourra fabriquer l’oxygène. Ils ouvrent leur bouche pour recevoir l’oxygène qui les entoure déjà. De la même façon, nous ne devrions jamais tourner les pages des Écritures, ouvrir nos mains pour prier ou fréquenter d’autres croyants dans l’attente que ces choses fabriquent la grâce de Dieu pour nous. Sa grâce est gratuite, sans limites et inconditionnelle; elle nous environne déjà. Il ne nous reste qu’à la saisir, pour nourrir notre passion pour lui.

La passion pour Dieu réoriente les objectifs, les priorités et les désirs de nos cœurs. Elle nous rend davantage capables de changer et plus motivés que jamais pour le faire. Je commençais à discerner cette vérité, et je comprenais que la longue lutte pour répondre à la question du comment touchait à sa fin. Pour répondre à la question « comment puis-je changer ? », nous pouvons nous appuyer sur de nombreux conseils pratiques et sur les différentes disciplines. Mais en fin de compte, la réponse est identique à celle de la question « pourquoi devrais-je changer ? ».

Pourquoi faire des changements qui honorent Dieu et lui plaisent ? Parce que nous l’aimons plus que toute autre chose.
Et comment changer les choses dans nos vies, pour l’honorer et lui plaire? De la même façon, c’est quand nous l’aimons par-dessus tout que nous avons le pouvoir de changer.

Quand l’amour pour lui détrône nos autres amours, elles perdent le pouvoir de nous attirer, et donc le pouvoir de nous contrôler. Quand l’amour pour lui surpasse tous les autres, son pouvoir aussi. Le but des disciplines chrétiennes est de remplir nos cœurs d’amour pour Christ, afin que tout autre amour soit remplacé et perde de son influence.

Lorsque notre plus jeune fille était au lycée, sa vie était remplie d’activités, avant et après les cours. Mon propre planning était mouvementé, et il devenait parfois très difficile de la voir. Ma femme a alors suggéré que je me lève plus tôt pour préparer le petit-déjeuner de Katy. Rien d’extravagant : juste des céréales.

Ce moment passé à préparer ses céréales m’a permis de réfléchir à mes responsabilités de père envers Katy. Bien sûr, il y en avait de nombreuses: lui donner de l’argent pour son déjeuner, lui parler des garçons, écouter ses préoccupations à propos de ses amis, grimacer au moment approprié quand elle me décrivait les interros de maths de M. Tanner, et s’il te plaît, par pitié, ne pas oublier d’aller la chercher à l’heure à la sortie de ses entraînements de baseball.

Tout cela était très important, mais ce n’était pas le plus important. J’ai commencé à saisir que ma responsabilité principale ressemblait à ce que j’étais en train de faire : remplir ce bol de céréales pour ma fille. Chaque fois que je remplissais son bol, j’imaginais ce qu’était ma plus grande responsabilité envers elle : remplir son cœur d’amour pour Christ.

Pourquoi cette priorité était-elle plus importante que toutes les autres ? Les parents connaissent la réponse. Le temps des épreuves et des tentations arrivera. Pourtant, elle ne pourra pas avoir plus d’assurance, être plus forte ou mieux préparée à ce que la vie lui réservera qu’en ayant le cœur rempli d’amour pour son Sauveur.

Telle est l’alchimie du cœur, révélée par un bol de céréales. Une leçon de vie pour la maturité de l’enfant de Dieu. Un cœur plein d’amour pour Christ fournit la plus grande motivation et la plus grande puissance nécessaires à la vie chrétienne.


Cet article est un extrait du livre Grâce infinie de Bryan Chapell.

Nous parlons si souvent de la « grâce de Dieu » que nous en oublions parfois sa puissance surnaturelle. Par sa grâce, Dieu ferme la porte à toutes nos tentatives de lui être agréables pour éviter sa colère ou gagner sa faveur. Mais cela va bien plus loin.

Comment la grâce de Dieu modifie-t-elle nos motivations et nos affections ? Comment s’appuyer sur elle pour fuir le péché et obéir enfin de tout cœur comme Dieu l’attend de nous ?

Ce livre fourmille de références aux Écritures qui vous permettront de saisir pourquoi vous devez vous appuyer sur cette ressource infinie. Plus vous puiserez en elle, plus l’Évangile produira en vous une joie qui transformera votre vie de l’intérieur. Non seulement vous désirerez mieux connaître Dieu et ses plans, mais vous serez aussi libres de lui obéir sans compromis.

Bryan Chapell est pasteur à Peoria aux États-Unis. Il est l’auteur de Prêcher et de nombreux autres ouvrages.

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