Aux riches de ce monde, ordonne de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais dans le Dieu vivant, qui nous donne tout avec abondance pour que nous en jouissions. Ordonne-leur de faire le bien, d’être riches en belles œuvres, de se montrer généreux, prêts à partager. Ils s’assureront ainsi en guise de trésor de bonnes fondations pour l’avenir, afin de saisir la vie éternelle.
1 Timothée 6 : 17-19


Selina Hastings, comtesse de Huntingdon, était une femme riche, née en 1707 à Leicestershire, en Angleterre. Lorsqu’elle s’est convertie, elle « s’en est complètement remise à Jésus pour sa vie et son salut […] Comblée de cette joie et de cette paix, elle a résolu, à partir de ce moment, de consacrer sa vie à Christ et à son service ». Le reste de sa vie a été dédié à l’accomplissement de sa résolution.


Elle a utilisé sa position et ses moyens pour accomplir de bonnes actions au service de l’Évangile. Elle a acheté des propriétés et fait construire des chapelles partout en Angleterre. Puis elle y a envoyé des pasteurs pour y prêcher l’Évangile. Comme elle ne parvenait plus à en trouver assez, elle a ouvert une école de théologie pour en former de nouveaux. Elle est même allée jusqu’à fournir les tenues nécessaires à chaque étudiant pour leurs trois années d’études. Quelle façon pratique d’user de son pouvoir !


Lady Elizabeth Catherwood parle de Lady Huntingdon en ces termes :


L’ouverture de toutes ses Églises n’a pas été une tâche facile ; l’argent ne venait pas à elle aussi simplement. Elle a pu, par exemple, construire l’Église de Brighton seulement après avoir vendu tous ses bijoux […] Elle a généreusement donné son argent – 100 000 livres sterling de cette époque doivent représenter des millions aujourd’hui – et tout cet argent provenait de ses propres fonds.


L’étendue de l’influence de la comtesse est stupéfiante. C’est grâce à elle, que George Whitefield, Charles et John Wesley, et d’autres, sont devenus pasteurs. Son intérêt pour la mission a traversé l’Atlantique : elle a soutenu George Whitefield en Amérique. Elle a aussi participé à l’œuvre missionnaire envers les Juifs.


Lady Catherwood poursuit :

Toute sa vie, elle a travaillé assidûment à aider les autres. Elle a un jour déclaré : « J’ai des relations avec beaucoup de gens haut placés ». Et elle en a tiré profit. Elle s’impliquait dans les lois parlementaires, et lorsque l’archevêque de Canterbury s’est comporté d’une façon totalement déplacée au Lambeth Palace, elle a demandé directement au roi de lui dire d’arrêter ! Elle s’est servie de son influence, car tout ce qu’elle avait, elle le devait à Dieu. Elle s’en est donc servi, et Dieu l’a bénie abondamment.


Vous jouissez d’une position privilégiée ou de moyens considérables ? Dieu vous a donné ces bénédictions pour un but précis. Je vous mets au défi de vous détacher de la foule de ceux qui ne consacrent qu’un faible pourcentage de leur fortune aux bonnes œuvres : suivez l’exemple de Selina Hastings, dont la principale préoccupation était de faire connaître l’Évangile !


Investissez ce que vous possédez dans de bonnes actions, jusqu’à ce que cela vous coûte réellement quelque chose.


Vous avez peu d’argent ? Vous pouvez tout autant vous montrer généreuses ! Peut-être connaissez-vous Christy, l’héroïne d’un roman et, plus tard, de séries télévisées et de films. Christy a réellement existé. Elle était mariée à un pasteur, qui a œuvré pendant 40 ans dans de petites communautés, et elle a vécu modestement. Son histoire nous est racontée par sa fille, Catherine Marshall. Elle décrit l’habileté incroyable avec laquelle sa mère employait généreusement ses maigres moyens pour accomplir de bonnes œuvres :


Bien que nous nous soyons privés de beaucoup de choses, maman a toujours fait en sorte que nous nous sentions bien dans notre peau. Un des moyens qu’elle avait d’y parvenir était sa manière unique de donner aux autres. Avec ce qui se trouvait dans son garde-manger dégarni, elle envoyait à un voisin malade un délicieux mets qu’elle avait elle-même préparé – une onctueuse crème anglaise veloutée, un pain fait maison – et le tout était servi dans sa plus belle porcelaine et toujours accompagné d’un délicat bouquet de notre jardin.


Un jour, quand mes enfants étaient petits, je suis allée chez une voisine pour les avertir que le dîner était prêt. À peine entrée, j’ai senti que quelque chose de délicieux était en train de mijoter. J’ai demandé à Jan ce qu’elle cuisinait. À ma grande surprise, il ne s’agissait que d’un simple plat de carottes râpées, assaisonnées d’un peu d’oignons et de beurre. C’était le dîner pour sa famille : seulement ces carottes. C’était la fin de la semaine et il ne restait qu’un sachet de carottes dans le réfrigérateur. J’étais choquée : voilà tout ce que la famille de Jan allait manger ce soir-là ! Mais son attitude était encore plus surprenante, et instructive. J’avais toujours admiré cette femme, qui était de cinq ans mon aînée. Ce jour-là, elle m’a enseigné quelque chose d’important. Elle avait choisi d’être reconnaissante, de ne pas s’apitoyer sur son sort ni de laisser entendre que des carottes râpées n’avaient pas autant de valeur qu’un repas complet.


Cette image de l’extraordinaire force de Jan à refuser de s’apitoyer sur son sort m’a inspirée ! J’ai compris à quel point l’apitoiement sur soi-même pouvait paralyser une femme et agir comme des œillères, pour l’empêcher de voir les besoins des autres autour d’elle.

Selon la mère de Catherine Marshall, rien n’est plus efficace que de donner, pour guérir de l’apitoiement sur soi :

Nous le réalisions seulement inconsciemment, mais maman nous faisait constamment la démonstration de ce que donner représentait. Le message était le suivant : quel que soit le peu dont vous disposez, vous pouvez toujours en donner une petite partie. Et quand vous arrivez à agir ainsi, vous ne pouvez vous apitoyer sur votre sort, et il est à peine possible de vous considérer comme pauvre.

Nous, les femmes du XXIe siècle, sommes tellement dans l’abondance ! Pourtant, nous tombons facilement dans le piège qui consiste à penser ainsi : « Je donnerai quand j’aurai amassé des économies ». Ou bien nous comparons sans cesse nos moyens à ceux qui ont plus que nous. Adoptons plutôt la mentalité opposée : comparons-les à ceux qui ont beaucoup moins que nous ! La mère de Catherine Marshall nous apprend une vérité essentielle : quels que soient nos moyens, il y a toujours quelque chose que nous pouvons donner à quelqu’un dans le besoin.

Barbara Hughes, Femme de Dieu, exerce-toi à la piété. Paru en octobre 2017.


Avec extraits tirés de :
– Elizabeth Catherwood, « Selina Hastings, Countess of Huntingdon : An English 
Deborah », Londres : The Evangelical Library Annual Lecture, 1991.
– Catherine Marshall, Meeting God at every turn, Lincoln : Chosen Books, 1980.