Cet article est un extrait du livre La discipline d’Église de Jonathan Leeman.

Supposons qu’un joueur de rugby se joigne à des amis pour une partie de football et qu’il se penche en plein match, ramasse le ballon et se mette à courir. Sans doute, l’arbitre sifflerait et lui imputerait une faute.

Le joueur de rugby regarderait peut-être alors l’arbitre d’un air désemparé en se demandant : « Pourquoi ce coup de sifflet ? Quelle faute ai-je commise ? » Pour lui, le fait de saisir le ballon et de courir ne constitue pas une faute.

En guise de réponse, on pourrait expliquer à ce joueur de rugby qu’au football, aucun équipier n’a le droit de toucher le ballon avec ses mains, excepté le gardien de but. Ensuite, on reprendrait sans doute la partie en lui disant de ne plus refaire cette erreur.

Quelqu’un pourrait aussi prendre un peu plus de temps pour lui expliquer comment on joue au football. Par définition, le football est un jeu auquel on joue avec les pieds, et non avec les mains. Ce qui le rend fascinant à regarder est justement l’habileté dont les joueurs expérimentés font preuve pour contrôler le ballon sans jamais se servir de leurs mains. Ce n’est pas sans raison que toutes les nations du monde, à l’exception de l’Amérique du Nord, appellent ce jeu « football ». Le joueur de rugby n’a donc pas seulement enfreint un règlement ; il a transgressé une règle qui définit le but même du jeu.

De même, on peut dépeindre la discipline ecclésiale de deux façons. Elle peut être définie comme une correction du péché, comme si l’on faisait entendre un coup de sifflet pour signaler une faute dans la vie chrétienne. Ou mieux encore, on peut essayer de comprendre l’utilisation du coup de sifflet dans le cadre plus élargi de l’Évangile, de l’Église et des buts de la vie chrétienne. Insérer la pratique de la discipline dans ce cadre théologique plus large – ce que j’appelle un cadre évangélique – nous aidera à exercer le discernement requis dans les nombreux cas de péché qui surviennent dans une Église.

Par exemple, le mensonge est une « faute ». Cela veut-il dire que l’Église entière doit être impliquée chaque fois qu’un de ses membres ment ? Bien sûr que non. Tant de choses dépendent des circonstances qui entourent le ou les mensonges : quelle est l’ampleur des conséquences qui en découlent ? L’individu y persiste-t-il ? Est-ce un mode de vie ?

Il y a quelque part une ligne entre un mensonge qui mérite d’être confronté en privé et un mensonge qui doit l’être en public. Comment savoir quand cette limite a été franchie? Voilà le défi qu’on rencontre dans la pratique de la discipline d’Église et qui nécessite tant de sagesse.

Je cherche à démontrer que les dirigeants d’Églises seront mieux équipés pour déterminer où est la ligne s’ils conçoivent leur activité corrective dans le cadre plus large de l’Évangile. Ce dernier nous aide à savoir quand parler et quand demeurer silencieux, quand agir et quand s’en abstenir.

Cet article est un extrait du livre La discipline d’Église de Jonathan Leeman.

La discipline est essentielle pour bâtir une Église en bonne santé. Comment donc devons-nous pratiquer la discipline d’Église ?

Jonathan Leeman nous aide à affronter la variété infinie de circonstances et de péchés pour lesquels il n’existe aucune étude de cas dans les Écritures, des inconduites qu’on ne retrouve sur aucune liste et pour lesquelles un cadre biblique est nécessaire, afin de pouvoir les corriger de façon appropriée et dans l’amour.

Voici un guide concis et actuel qui offre un encadrement théologique pour comprendre et pratiquer les mesures disciplinaires appropriées dans l’Église locale. Il inclut également plusieurs exemples de situations réelles et les réponses qui y correspondent.

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